jeudi 9 septembre 2010

Un jour, en attendant les autres, il a raconté
-avec sa gouaille permanente,
 on sait rarement quand il est sérieux : 
peut-être toujours, 
peut-être jamais, 
sans doute parfois, 
quand on ne s'en aperçoit pas- 
qu'il avait commencé quand il était jeune
-mais moins jeune que beaucoup d'autres, 
cependant- 
parce qu'il était timide
-et là, 
on a souri parce que ça,
 c'est difficile à imaginer- 
et qu'il pensait que ça l'aiderait
-c'est ce qu'il avait cru comprendre, 
en regardant autour de lui-
à se socialiser, à se faire des copains, à draguer
-à draguer avec succès-
mais ça n'avait pas eu l'effet espéré
-peut-être parce que ça lui donnait mauvaise haleine-
et, le temps qu'il l'admette, c'était devenu trop difficile d'arrêter.


Puis, les autres l'ayant rejoint, ils se sont serrés sur le petit balcon de l'escalier de secours, dans l'air saturé des odeurs grasses de la pizzeria voisine
-à d'autres heures, c'est sur le trottoir qu'ils sont,
 haussant le ton de leur conversation
 pour surmonter tout le bruit de la circulation-


Il n'est pas le seul
-bien sûr-
à s'y être mis pour ces raisons
-l'aisance, la convivialité, l'amitié facilitée-


Et pourtant, sur les publicités de notre jeunesse, on le voyait bien : le cowboy était toujours seul
-quand il fumait-