jeudi 20 mai 2010

tableau de bord

Il a été question d'un lapin non vidé, à table. Dont les viscères servaient d'exemple.
Quand j'étais petite, les leçons n'avaient pas lieu ainsi. Ou pas lieu du tout.

Je n'ai su que très récemment dans quelle partie du corps se situait le foie.
J'ai regardé seulement la semaine dernière une coupe en couleur du pancréas dans le dictionnaire.
J'ai respiré les odeurs d'hôpital en essayant de ne pas penser à là où s'enfonçaient les nombreux tuyaux.
Je tâche de faire comme si nous n'étions que des enveloppes vides en peau lisse.

Si tout le monde était comme moi, il n'y aurait ni bloc opératoire, ni chirurgie plastique, ni pompes funèbres.
A peine quelques points de suture, un peu de mercurochrome, des pansements.
Et l'espérance de vie serait nettement moins élevée.

Vendredi dernier me sont apparus deux boutons sur le front, juste au-dessus des sourcils.
La symétrie exacte de leur emplacement et de leur développement m'a laissée perplexe.
Je les ai scrutés longtemps, cherchant une explication à cet étrange phénomène sans toutefois m'apesantir sur ce qui pouvait se produire dans les couches profondes du derme.

Je ne suis parvenue qu'à une seule conclusion :
il me pousse des cornes.