jeudi 29 juillet 2010

Elle m'avait tout raconté. Son entrée dans la salle, ce qu'elle y avait vu -et rien n'avait retenu son attention- et, soudain, alors qu'elle ne s'attendait plus à rien, le tableau -petit, discret. Humble-, ce bouquet, ce simple bouquet l'avait autant émue, autant bouleversée que, quelques temps avant, le jeune cerisier dont le vent avait joyeusement éparpillé les fleurs devant elle -pour elle- seulement.
Elle m'avait tout raconté et ses mots m'avaient dit la toile. Et j'avais refusé sans nuance sa proposition qu'elle y retourne, qu'elle m'y accompagne.

Je ne vais pas dans les salles de spectacle, pas dans les salles de cinéma, pas dans les salles de musée.
Je suis dans mon salon, dans la rue, dans le jardin de la bibliothèque royale. Et j'écoute la radio. J'écoute les gens. Et ils parlent de ce qu'ils ont entendu, vu, peint, ressenti, aimé, détesté.

On tape un nom sur un moteur de recherche et tout défile. Des chorégraphies, des filmographies, des monographies.
Mais je ne le fais jamais.
J'aime qu'on me raconte. Qu'on se raconte.